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LE DERNIER COL
25 octobre 2006

3ième étape : Clermont-Ferrand – Le Puy-en-Velay. 138 Km Jeudi 08 Septembre 1994

3ième étape : Clermont-Ferrand – Le Puy-en-Velay. 138 Km Jeudi 08 Septembre 1994 « Mon regard se tourne plus loin vers les massifs totalement obstrués » Cette étape est la première journée dans le Massif Central. Elle devait m’emmener jusqu’au Puy par des itinéraires secondaires et le long de paysages pittoresques Je me suis effectivement rendu au Puy mais je n’ai malheureusement pas eu la possibilité de l’exécuter selon mes souhaits. Elle a été compromise par le vol d’une partie de mon matériel : À la sortie de Clermont, je me suis arrêté dans une boulangerie. J’avais prévu pour gagner du temps de ne pas m’attarder à l’Hôtel et de manger en roulant. Quelle agréable surprise lorsque j’aperçois le vélo sans sa sacoche arrière au moment de sortir de la boulangerie ! matériel volé ou perdu à cause d’un mauvais sanglage ? Quoi qu’il en soit je me rappelle du gars qui sortait de la boulangerie juste après mon arrivée… Cette sacoche contenait l’ensemble des chambres à air, les démontes pneus et des tournevis. Je suis donc obligé de retourner dans le centre de Clermont pour trouver un commerçant car m’engager comme tel sur les routes du Massif est un risque à ne pas prendre : Je sais par expérience que j’ai au moins une crevaison par périple. Je réussis à trouver ce qu’il me faut dans un garage mais son heure d’ouverture est tardive. De plus j’ai fait le chemin en sens inverse jusqu’à l’hôtel pour tenter de la retrouver. Il est entre 10h30 et 11h00 lorsque j’en sors.Un peu tard n’est-ce pas ? Au-dessus de Clermont, le ciel se couvre.Les bouquets de nuages noirs finissent par dévorer les seuls morceaux de ciel bleu qui pouvaient rester. Le ciel se met à tonner plusieurs fois. Un lourd rideau de pluie s’abat. Le genre de pluie qui s’installe bien. Très confortablement. Et pour longtemps. Mon regard se tourne plus loin vers les massifs totalement obstrués. Mon espoir de rejoindre Le Puy par beau temps s’évanouit comme une peau de chagrin. Alors que le parcours était réalisable sans risque physique de décrocher, alors que des décors paysagers sûrement hallucinants me donnaient rendez-vous, je me résous à devoir regagner le Puy par le train. Que la frustration est grande de ne pouvoir se réaliser soi-même à cause d’événement indépendant de sa volonté. Et que la frustration devient encore plus grande lorsque vous avez pris le temps de vous préparer durant des semaines et que vous savez que vous auriez pu. J’essuie la buée qui a pris naissance sur la vitre de mon compartiment. Je dessine un carré ou un rond. Je ne sais pas où se trouve mon train mais mon regard se perd au-delà vers les crêtes, vers les sommets. Un rideau sombre comble l’espace entre les nuages et les montagnes. Au loin, la pluie se fait incessante.
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